In Limine
Des origines de nos croyances… aux prémices de nos émancipations
Intro In Limine

Soldat avec un groom_Giorgione

Intro

 

« Je ne parle pas pour les faibles. Ceux-ci cherchent à obéir et se précipitent partout vers l’esclavage… j’ai trouvé la force là où on ne la cherche pas, dans les simples hommes doux, sans la moindre inclinaison à dominer. » Friedrich Nietzsche

Le dépassement des nihilismes qui caractérisent les temps modernes ne pourra apparaître au sein d’une croyance idéaliste collective de plus, car la révolte apparaît en tout premier lieu dans un « mouvement » individuel, même limitée par le jeux contradictoire des interprétations, dans une volonté vers la puissance (illusion de « volonté » si on l’interprète comme un vouloir de la raison), dans une pulsion vers la souveraineté, et aussi, par conséquent, dans un dilemme entre la « liberté » et le sens qu’il s’agit de lui donner à peine tente-t-elle de s’affirmer (tension entre l’individu et la tendance nécessairement présente de « faire société »). Le devenir de l’être se situe dans l’éternel présent, non dans un « autre monde possible », un idéal abstrait et prétendument plus vrai que le réel.

« On a pris ainsi longtemps le dessin pour l’ébauche d’une oeuvre qui, une fois achevée, le renvoyait à l’oubli et au néant. On sait que c’est faux : le dessin est déjà toute l’oeuvre, il n’y en a pas d’autre. » Jean Baudrillard, Le miroir de la production, note 20 p. 143, 1973

« Immoraliste », ma « quête », marqué du sceau d’un individualisme qui ne saurait se confondre avec la bouffonnerie actuelle du même nom, est philosophique (prenez grade aux préjugés que l’on prête à ce mot !) en même temps qu’elle prétend à la « généalogie » selon la « valeur » qu’avait voulu donner Nietzsche à la philosophie de l’avenir. Cette « quête » est en outre empreinte d’une spiritualité ouvertement païenne et polythéiste (ou plus exactement, simultanément hénothéiste, polythéiste et panthéiste comme Goethe l’avait imaginé), d’inspiration gréco-gallo-romaine (le « Cultus Deorum Gallicorum et Romanorum », le paganisme gallo-romain, et pour une certaine part, l’Hellenisme, constituent l’origine spirituelle occidentale lointaine auprès de laquelle il nous faut, ici, nous inspirer afin d’y retrouver une large part de nous-même, de nous « réenraciner ») car je considère que la « vérité » est multiple et inépuisable à l’image des récits de Ceux et Celles qui peuplent le Ciel et la Terre, comme autant de puissances divines. Je suis donc animé du désir vivant et subversif de porter aussi loin que possible le coup du glaive dans les tréfonds de l’ordre moral deux fois millénaires qui aboutissent au nihilisme actuel, en apportant ma contribution, aussi modeste puisse-t-elle être, aux renversement de ces valeurs qui ne donnent à la vie que la possibilité de sa propre négation en voulant se protéger d’elle-même par la voie (ou la voix – le langage) des idéaux.

« Immoralistes. – Il faut maintenant que les moralistes consentent à se faire traiter d’immoralistes, parce qu’ils dissèquent la morale. Cependant celui qui veut disséquer doit tuer : mais seulement pour qu’on puisse mieux connaître et juger, et aussi vivre mieux ; non point pour que le monde entier se mette à disséquer. Malheureusement, les hommes s’imaginent encore que, par tous les actes de sa vie, le moraliste doit être un modèle que ses semblables doivent imiter : ils le confondent avec le prédicateur de la morale. Les moralistes d’autrefois ne disséquaient pas assez et prêchaient trop souvent : de là vient cette confusion et cette conséquence désagréable pour les moralistes d’aujourd’hui. » F. Nietzsche, Aphorisme 19, Le Voyageur et son ombre

 Il s’agit donc de comprendre que nos pensées ne sont pas neutres et que nous ne saurions nous élever sans « prendre le risque » d’avoir la conscience de ce qui fonde les supposées vertus de celles-ci : nos convictions, et ce sur quoi elles sont fondées ! L’émancipation ne peut advenir sans ce courage, cette probité, intellectuelle, sans tomber pour autant dans « l’intellectualisme » et la posture théorique. Puissent les oeuvres de certains penseurs, de l’Antiquité grec et romaine ou de notre époque tel Friedrich Nietzsche, nous aider pour cela à faire vivre un individualisme « hors du commun », en harmonie avec la vie (dionysisme et apollinisme peut-être de nouveau réconciliés ?).

Yohann Sparfell

Chevalier de Nüllpahrt

(Nvmerivs Eqvitivs Macer)

Remarque : Je ne suis ni membre ni sympathisant d’aucun parti ni d’aucune tendance « politiques ». Que ceux et celles qui visitent ce site afin de tenter de détourner la vraie recherche philosophique et le « paganisme » dans le but d’alimenter leurs « certitudes » idéologiques passent leur chemin !

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